Sous le soleil de Pézenas et dans une ambiance joyeuse, les différents acteurs du projet de remise en culture de 14 hectares de terres agricoles avaient rendez-vous ce vendredi 29 novembre 2024. Ainsi, les représentants nationaux, régionaux et locaux de Terre de Liens, le Président de la Communauté d’agglomération Hérault Méditerranée, le Maire et les élus de la Ville de Pézenas, l’architecte et les entrepreneurs ainsi que les deux premiers agriculteurs du site ont pu se retrouver pour constater le chemin parcouru et souligner les perspectives permises par la concrétisation de ce projet.

Diagnostic et reconquête

Au commencement était la volonté des élus et du Maire de Pézenas, Armand Rivière, de faire réaliser un diagnostic du foncier agricole sur le territoire communal. Ainsi, ils ont confié ce travail à Terre de Liens Languedoc-Roussillon et à ses bénévoles locaux afin de mettre en exergue les possibilités offertes sur le territoire communal et, en premier lieu, sur du foncier communal.

Les 14 hectares de l’Auribelle, alors en friches, sont apparus comme une évidence que les élus avaient déjà soulevée. Pour autant, afin d’agir vite et concrètement, il fallait que la Ville de Pézenas trouve un partenaire compétent en matière de gestion des espaces agricoles et d’installation de nouveaux agriculteurs.  Pour ce faire, ils ont à nouveau sollicité la Fondation Terre de Liens qui a accepté le challenge de créer, en partenariat avec la Ville, la Ferme de l’Auribelle.

Innovant et structurant

Pour réussir leur entente et ce projet, Ville et Fondation ont misé sur un dispositif inédit pour leurs deux entités : celui du bail emphytéotique signé pour 99 ans entre les deux partenaires. Pour la Fondation, cette formule juridique représentait un atout, celui de ne pas avoir à engager d’argent pour l’acquisition foncière tout en ayant une sécurité dans le temps. Pour la Ville, cette modalité juridique lui garantissait de conserver un lien fort avec le projet et son devenir tout en s’assurant une réalisation concrète future sans engagement financier communal.

Autre innovation contenue dans ce projet, c’est l’acceptation par la Fondation Terre du Liens que le mécanisme de compensation agricole collective vienne participer au financement de ce projet au travers de la construction d’un bâtiment agricole, par l’intermédiaire de la SEMOP Saint-Christol et du projet éponyme.

Au final, ces deux innovations, nées de la volonté des différents acteurs de réaliser cette reconquête, viennent installer une exploitation agricole structurante et partagée sur le territoire Piscénois et pourront servir d’expérience pour d’autres projets.

Ecologique et pratique

En lisière de ces 14 hectares remis en culture, un bâtiment a été imaginé par l’architecte Marion BLEIN afin d’être, à la fois, écologique et modulable. Réalisé à partir de matériaux biosourcés, il est fait d’une structure en bois provenant de forêts françaises, construite sur des pieux enterrés pour limiter l’imperméabilisation des sols et agrémenté de système de récupération des eaux de pluies et de panneaux photovoltaïques. Autant d’éléments qui rendent cette construction respectueuse de l’environnement. Construction qui pourra évoluer dans le temps selon les besoins des futurs agriculteurs et des cultures implantées sur ce site.

Biologique et locale

Concrètement, ce sont une maraîchère et un céréalier qui sont les premiers bénéficiaires de ces terres ainsi remises en culture. Ils s’y investissent pour une agriculture biologique et locale destinée aux circuits courts (légumes et farine de blé). A noter que, pour ces deux nouveaux agriculteurs, il s’agit d’un projet professionnel initié par une reconversion ce qui rend d’autant plus fort l’accompagnement de Terre de Liens, de ses techniciens et de ses bénévoles.

Dans cette aventure agricole Piscénoise, ils pourraient être rejoints part d’autres nouveaux-venus dont ceux de la future entreprise à but d’emploi du projet de faire de Pézenas un Territoire zéro chômeur de longue durée qui a candidaté afin d’obtenir une parcelle sur ce site pour du maraîchage.

Racines et avenir

Symboliquement, le jour de l’inauguration de la Ferme de l’Auribelle, des pruniers Reine-Claude Pézenas ont été plantés afin de rappeler la tradition et l’identité agricoles de Pézenas. Si comme le veut l’adage, « les pruniers sont plantés pour les héritiers », c’est bien un projet d’avenir qu’incarne celui de l’Auribelle puisqu’il vient rejoindre d’autres réalisations ou projets de la ville (partenariats avec le lycée agricole, vente de terres à des agriculteurs et vignerons, futurs jardins familiaux, futur verger municipal…) ainsi que l’intention de la Communauté d’agglomération Hérault Méditerranée de réinvestir 200 hectares de terres agricoles d’ici 2030 et de soutenir le développement des filières agricoles du territoire et des circuits courts.

En conclusion de cette inauguration, Armand Rivière, le Maire de Pézenas, a reconnu que « le chemin fut long du projet à la chose mais nous ne pouvons qu’être fiers et heureux d’y avoir rencontré celles et ceux qui voulaient faire plutôt que défaire au service de notre territoire, de celles et ceux qui y vivent et de celles et ceux qui le font vivre ! ». Et Philippe Pointereau, Président de la Fondation Terre de Liens, d’ajouter « il était important et opportun de faire connaitre aux autres collectivités locales la réalisation de Pézenas qui pourrait être répliquée tout en l’adaptant. »